dimanche 16 janvier 2011

LA REUNION DU 6 MAI 2010

Nous nous sommes retrouvées sur le parking de l'église de Callenelle à l'heure dite, vers 11h du matin. C'était amusant de se regarder mutuellement, chacune cherchant dans les visages des compagnes quelques traits familiers de jeunesse; il faut bien avouer que le plus simple était de se présenter. Les responsables Martine, Catherine et Marie-Françoise nous ont accueillies et donné un badge avec notre nom et un n°; (ainsi nous avons pu nous regrouper par promotion au moment de passer à table.)

Donc, à pied, sous l'allée de marronniers nous avons cheminé gaiement. J'ai déclenché mon appareil de photos numérique. J’ai aperçu une chèvre, à gauche, les restes du vieux tennis à droite. Nous étions bien plus nombreuses que les années précédentes. Martine vous dira le nombre exact, que j'estime à 65. Arrivées dans la cour d'honneur, nous avons apprécié les changements des bâtiments. L’aile qui abritait l’atelier de Mme St Augustin a bien triste mine, elle est vouée à une restauration prochaine. Chacune d’entre nous y allait de ses commentaires, de ses souvenirs, de ses interrogations...

Le personnel du "Château" nous a accueillies avec une grande sollicitude, nous dirigeant vers la Chapelle, puis le dortoir en face, celui du St Enfant Jésus. Les murs y sont à nu; la pièce, qui nous apparaît plus petite que dans notre souvenir, est en attente de réhabilitation. Qu’adviendra-t-il de la Chapelle ? Je crois que les projets sont funestes à son sujet : j’ai cru entendre qu’elle était destinée à la démolition… ses proportions obligent à des transformations trop onéreuses. Au passage, nous avons entraperçu la salle de récréation, partagée en petites pièces. A quelques exceptions près, nous ne sommes pas rentrées dans les autres bâtiments, il fallait être accompagnées et nos petits groupes étaient très éparpillés. Ensuite nous avons essayé de faire quelques photos. Martine ne savait comment faire pour nous rassembler, nous étions trop bavardes et trop dispersées. Pour ma part, j'ai fait ce que j'ai pu.

Puis nous avons été conviées à prendre l'apéritif en face, dans l’aile gauche, celle des salles de classe, occupées par les locataires d’aujourd’hui. L’aspect extérieur de ce côté n’a pas tellement changé, en revanche, d’importants travaux ont été entrepris à l’intérieur, bouleversant nos vieux repères. A côté de la classe rouge, il y avait des toilettes eh bien, ne vous trompez pas ! c'est, ô surprise, un ascenseur maintenant !

qui nous a élevées au second étage (ou 3e ?), vers l'ancien dortoir de Mme St Joseph, transformé en assez jolies pièces modernes mansardées. Les moins handicapés du château nous offraient petits biscuits et cacahuètes, jus de fruits, vin doux et même whisky! Alors là, j'ai pu photographier la fameuse Mme Ste Jeanne de Chantal… mais aussi Mme Ste Marie-Monique toujours aussi souriante, également Melle Odette et bien d’autres encore...Impossible pour moi d'énumérer toutes les amies d'enfance. Mais quel plaisir de renouer contact avec telle! ou telle! Les souvenirs de chacune se croisent, déclenchent les rires, en suscitent d'autres. J’en cite un particulièrement savoureux : une religieuse surprise en train de se soulager, debout, … sur le persil ! Je crois que nos hôtes étaient ravis de voir notre gaieté, j'en suis sûre même. Nous étions trop nombreuses pour que le repas puisse avoir lieu au pensionnat, dit : « Château ». Jusqu'au dernier moment il y a eu des inscriptions, (et aussi des désistements). L’équipe du Château a donc réservé la salle des fêtes du village de Callenelle, qui n'existait pas, bien sûr, de notre temps, claire, spacieuse et bien chauffée, c'était nécessaire! Elle est située tout près de l'ancienne maison du médecin, le Dr Allard, elle-même retransformée pour les besoins du village. En revanche, l'église de Callenelle n'a pas changé.

Nous entrons. Quel brouhaha! ... une fois "les élèves" assises, Martine a prononcé un mot de bienvenue, excusant les absentes...puis a cédé la parole à l'équipe du Château. Un directeur venu spécialement de Bruxelles nous a ainsi fait part des réalisations et des projets de son établissement, puis il nous a conviées à revenir dès l'année prochaine... Cependant, il a été suggéré de ne se revoir que dans deux ans, peut-être au grand dam des plus âgées.

Un délicieux repas nous attendait: point de margarine solo mais une excellente entrée dont j'oublie le nom: une épaisse tranche de rouleaux de légumes et de saumon rose fumé, un succulent waterzoï de poulet et enfin un fondant au chocolat avec sa crème anglaise, moelleux à souhait, tout cela arrosé d'un bon Bordeaux servi à volonté. Les tables avaient été joliment décorées, les sets de table représentaient des photos du vieux pensionnat et chaque ancienne avait à sa place une bougie. Les plus habiles des handicapés avaient contribué à la préparation de cette fête, ils nous servaient avec de larges sourires. C'était bien sympathique. On pouvait facilement aller d'une table à l'autre, surtout Martine, qui s'occupait de tout! prenant à peine le temps de manger. Et puis voilà, au bout de quelques heures, je n'ai pas regardé ma montre, on a fini par se quitter avec force effusions d'amitié. Chacune a regagné sa voiture... Ce qui s’est dit : Le pensionnat a été fermé pendant la guerre. Martine Leclercq a évoqué l’histoire de la médaille de Callenelle, en argent massif, retrouvée récemment dans un jardin près de Villefranche sur Saône, remise à Germaine SAVAËTE en 1909 pour son brevet élémentaire, (la propriétaire de cette médaille aimerait retrouver la famille) ; les jeunes anciennes confirment les soucis financiers du pensionnat dans les années 70. La plus jeune ancienne retrouvée a quitté le pensionnat en 1975, elle a eu un empêchement de dernière minute. Le pensionnat aurait fermé ses portes en 1984. Il est resté à l’abandon quelques années. La remise en état des bâtiments est un travail colossal. En 2012, une journée Portes ouvertes aura lieu pour fêter les 20 ans du Château de Callenelle.

Enfin, pour conclure, je reprends cette phrase du directeur: " Puisque vous partagez les mêmes racines que les actuels occupants, vous êtes aimablement conviées à nous y retrouver. "