qui nous a élevées au second étage (ou 3e ?), vers l'ancien dortoir de Mme St Joseph, transformé en assez jolies pièces modernes mansardées. Les moins handicapés du château nous offraient petits biscuits et cacahuètes, jus de fruits, vin doux et même whisky! Alors là, j'ai pu photographier la fameuse Mme Ste Jeanne de Chantal… mais aussi Mme Ste Marie-Monique toujours aussi souriante, également Melle Odette et bien d’autres encore...Impossible pour moi d'énumérer toutes les amies d'enfance. Mais quel plaisir de renouer contact avec telle! ou telle! Les souvenirs de chacune se croisent, déclenchent les rires, en suscitent d'autres. J’en cite un particulièrement savoureux : une religieuse surprise en train de se soulager, debout, … sur le persil ! Je crois que nos hôtes étaient ravis de voir notre gaieté, j'en suis sûre même. Nous étions trop nombreuses pour que le repas puisse avoir lieu au pensionnat, dit : « Château ». Jusqu'au dernier moment il y a eu des inscriptions, (et aussi des désistements). L’équipe du Château a donc réservé la salle des fêtes du village de Callenelle, qui n'existait pas, bien sûr, de notre temps, claire, spacieuse et bien chauffée, c'était nécessaire! Elle est située tout près de l'ancienne maison du médecin, le Dr Allard, elle-même retransformée pour les besoins du village. En revanche, l'église de Callenelle n'a pas changé.
Nous entrons. Quel brouhaha! ... une fois "les élèves" assises, Martine a prononcé un mot de bienvenue, excusant les absentes...puis a cédé la parole à l'équipe du Château. Un directeur venu spécialement de Bruxelles nous a ainsi fait part des réalisations et des projets de son établissement, puis il nous a conviées à revenir dès l'année prochaine... Cependant, il a été suggéré de ne se revoir que dans deux ans, peut-être au grand dam des plus âgées.
Un délicieux repas nous attendait: point de margarine solo mais une excellente entrée dont j'oublie le nom: une épaisse tranche de rouleaux de légumes et de saumon rose fumé, un succulent waterzoï de poulet et enfin un fondant au chocolat avec sa crème anglaise, moelleux à souhait, tout cela arrosé d'un bon Bordeaux servi à volonté. Les tables avaient été joliment décorées, les sets de table représentaient des photos du vieux pensionnat et chaque ancienne avait à sa place une bougie. Les plus habiles des handicapés avaient contribué à la préparation de cette fête, ils nous servaient avec de larges sourires. C'était bien sympathique. On pouvait facilement aller d'une table à l'autre, surtout Martine, qui s'occupait de tout! prenant à peine le temps de manger. Et puis voilà, au bout de quelques heures, je n'ai pas regardé ma montre, on a fini par se quitter avec force effusions d'amitié. Chacune a regagné sa voiture... Ce qui s’est dit : Le pensionnat a été fermé pendant la guerre. Martine Leclercq a évoqué l’histoire de la médaille de Callenelle, en argent massif, retrouvée récemment dans un jardin près de Villefranche sur Saône, remise à Germaine SAVAËTE en 1909 pour son brevet élémentaire, (la propriétaire de cette médaille aimerait retrouver la famille) ; les jeunes anciennes confirment les soucis financiers du pensionnat dans les années 70. La plus jeune ancienne retrouvée a quitté le pensionnat en 1975, elle a eu un empêchement de dernière minute. Le pensionnat aurait fermé ses portes en 1984. Il est resté à l’abandon quelques années. La remise en état des bâtiments est un travail colossal. En 2012, une journée Portes ouvertes aura lieu pour fêter les 20 ans du Château de Callenelle.
Enfin, pour conclure, je reprends cette phrase du directeur: " Puisque vous partagez les mêmes racines que les actuels occupants, vous êtes aimablement conviées à nous y retrouver. "