jeudi 20 février 2025

AUTRES LECTURES JOYEUSES de nos amis les garçons !

 Sachez qu'à la faveur de ce blog, il m'est arrivé d'être contactée par des personnes intéressées par le sujet. Je n'ai malheureusement plus toutes les traces de nos bavardages (parfois téléphoniques), ayant aussi  changé plusieurs fois d'ordinateur, ou négligé d'enregistrer. Et puis le temps  m'a manqué pour tenir à jour ce journal de mémoires.

Cependant j'ai quand même eu la bonne idée de préserver quelques anecdotes :

M. Bulion habite Brasménil, (tout comme  M. Clicq) Voici quelques-uns de nos échanges : Prenez le temps, c'est bien intéressant.

Bonjour,

J'ai lu très attentivement votre "Mémoires d'une pensionnaire" que j'ai découvert récemment sur le web. Vous avez dù passer beaucoup de temps pour écrire ces mémoires. Je vous félicite.

Figurez-vous que je demeure près de Callenelle, à Brasménil, où je suis né en 1950. Mon père a travaillé vers 1963-1970 dans l'administration de l'usine près du château d'eau du Couvent : Ghisdal-Leplat, nettoyage et tissage de laines. Vous avez du connaître cette usine.

En septembre 1958, mes parents m'ont placé en pension à Wez-Velvain, au Juvénat, chez les Religieuses de Saint-Charles et j'y suis resté jusque fin juin 1963. J'ai passé à peu près les mêmes choses que vous relatez dans les Mémoires. En pire et en moins pire pour certains souvenirs.

Je connais Jacques Dumesnil dont vous mentionnez le nom. Il a ensuite été à Wez avant moi et ensuite à N.D. à Tournai. 

Pendant 6 ans, entre 1965 et 1971, j'ai pris le train tous les jours à la petite gare de Callenelle pour aller chez les Salésiens à Tournai. C'est vous dire que je connais parfaitement l'endroit. 

La plupart du temps, vers 7h30 du matin. je rencontrais l'aumonier qui sortant de sa maison, se dirigeait vers l'allée des marronniers. Il me saluait toujours très bien. C'était un homme assez corpulent, âgé, en soutane, tout de noir habillé.

A cette époque, les religieux avaient une prédilection pour l'excursion suivante en autocar Roland : Départ de Wez, chapelet pour nous protéger des accidents de la route, direction Tournai, Lille, Armentières, Bailleul. Déjeuner Mont Cassel. Ensuite direction Calais (Blériot Plage) : Arrêt d'un heure pour voir la mer et s'asseoir dans le sable. Ensuite direction Cap Gris Nez (visite des fortins), Boulogne. Retour par Saint-Omer, Hazebouck, (je crois qu'on passait à Béthune), Lille et Tournai. Vous avez certainement, à coup sûr, fait cette excursion. Nous étions exténués à notre arrivée tard le soir. 

Je pourrais vous raconter toutes sortes d'anecdotes les plus incroyables que j'ai vécues entre 1958-63 à Wez.

Vous faites mention au Chapitre XXV que vous passiez, en promenade, devant la maison d'un communiste, comme si s'était celle du diable. J'ai souvent entendu parler, à l'époque, d'un communiste de Callenelle, qui faisait peur à bien du monde. Vos souvenirs vous permettent-ils de situer à peu près cette maison par rapport au Couvent ?  Je vois quelques maisons avec des noms mais j'ai besoin d'une confirmation (Berton, Carton, Lelong, Ducoulombier).

Vous parlez aussi du "Bois de France" ! A quel endroit le situez-vous ?

Vous avez certainement bien connu les deux cabarets typiques près de la gare. Face à celle-ci, à gauche : celui du menuisier Charles Ghislain et à droite celui "d'Oscarine". Près de l'aubette des douaniers, un sentier coupait court à travers le jardin d'Oscarine, pour arriver à son café.

Reprenant votre lettre par le début je vais tenter d'y répondre.

Un petit bonjour à Jacques Dumesnil si vous le revoyez... Se souvient-il seulement de son passage au pensionnat ???

Je n'ai pas connu l'usine de laine dont vous parlez, disons que je n'en ai pas gardé la mémoire. En promenade, nous marchions peut-être un peu trop en rangs et nos bavardages de petites filles devaient être notre seul intérêt. Je n'ai gardé aucun souvenir des noms de rues du village mais Brasménil reste associé à ces promenades.

Merci pour votre témoignage sur l'aumônier, je le revois comme si c'était hier, à votre description. Je n'ai pas été très gentille avec lui dans la mienne. Je le regrette un peu maintenant.

Personnellement je n'ai jamais fait cette excursion vers le Cap Gris Nez avec le pensionnat. Mais je comprends qu'elle vous ait marqué, ce devait être une belle journée pour vous.

La maison du communiste était juste en face de l'allée qui mène au pensionnat, le Château maintenant. Elle était perpendiculaire à la route.

Je me souviens mieux du café qui était derrière le pont levis, en bordure du canal, de l'ancien canal je crois. Ma mère nous y emmenait pour prendre une boisson chaude quand elle venait nous voir le dimanche. C'était rare ! 


Merci infiniment des deux belles photos avec le pont qui est levé. Je vais en faire une reproduction chez le photographe. Ces photos auraient été prises vers ou en 1963.  Vous passiez donc par Brasménil pour vos promenades et revenaient certainement par la rue de la Croix, pour ensuite longer le vieux canal, et passer le passage à niveau. C'est au moins 5 kilomètres

En ce qui concerne la maison du communiste, c'est ce que je me doutais. C'était bien bien la maison proche des Berton et des Lelong.

Un de mes autres souvenirs est celui de la toilette. On se lavait juste le soir, jamais le matin. On se lavait dans nos chambrettes de bois vers 19h30 dans un bassin de fer (juste se débarbouiller le visage et les bras et mains). Ensuite nous portions, un par un, à la file, le bassin pour le vider. Alors, la sœur surveillante nous le remplissait avec une haute carafe de fer pour nous laver le lendemain soir. Quelques fois, une catastrophe. Un bassin se renversait sur le plancher de bois et la Mère supérieure, bien désespérée, devait sortir de larges torchons et tout racler. Ensuite, au lit et extinction des feux, vers 20h30.

Mais souvent, une fois par semaine, le mercredi après-midi nous nous rendions dans une grande salle de bain ou nous devions laver nos pieds dans de grands bacs blancs en porcelaine (Voyez la carte postale : c'était exactement cette salle que j'ai bien connu). Nous étions assis sur le grands bancs de bois, avec les pieds dans ces bacs. L'eau était très chaude, brulante. Une religieuse, sœur Godelieve, venait constater si nos pieds étaient bien propres.

Sur 5 ans que j'ai passé au Juvénat, j'ai été au maximum 4 fois dans une baignoire de la salle de bain. La salle était remplie de vapeur et sentait une forte odeur de savon. Je me souviens que c'était du savon "Sunlight", un excellent savon nettoyant et désinfectant. Ce n'était pas pour moi trop désagréable à sentir.

Régulièrement, le samedi après-midi, durant l'étude, vers 15-16h, la sœur surveillante (Sœur Godelieve) nous appelait l'un après l'autre en disant "Allez vous laver". Et chacun, l'un après l'autre, par intervalle, allions dans notre chambrette respective, nous laver. Lorsque nous revenions à l'étude, un autre partait..... car il fallait que dans le dortoir il n'y ait juste qu'une seule personne pour se laver ! 

A Wez, le Juvénat : c'était les garçons. Le Pensionnat : c'était les filles qui avaient le même uniforme, que sur les photos que vous m'avez envoyées. Beaucoup de pensionnaires garçons et filles venaient  de Lille et Valenciennes. Une camionnette Volkswagen, rouge et blanche, venaient les prendre le samedi après-midi pour les conduire soit à Lille soit à Valenciennes où les parents les attendaient. 

N' hésitez pas à m'interroger si vous avez besoin d'autres renseignements. Cet été, j'ai fait un relevé biographique de nombreuses religieuses et photographier leur monument (qui tombe en ruine) dans le cimetière de Callenelle. Et ensuite, toute une étude sur leur établissement à Callenelle en 1904 et cela à partir des actes notariés.

Salutations les plus cordiales,   Raymond Bulion

13 janvier 2019    Cher Monsieur,

A mon tour de vous remercier pour votre longue et rapide réponse, et aussi pour les photos. En effet je reconnais parfaitement la maison de l'aumônier et le passage à niveau sur les rails duquel je voulais poser un caillou pour faire dérailler le train.

Je relirai pour la 3e fois au moins la description de votre toilette de jeune pensionnaire qui me fait sourire. Il est probable qu'avec votre permission, j'ajoute à "Mes mémoires de pensionnaire" votre témoignage et vos photos. J'ai pu constater que ce recueil avait été lu ou entrouvert à maintes reprises et a parfois donné suite à divers entretiens téléphoniques très plaisants... Pour en citer un, celui du fils de l'épicier qui habitait au coin, en face de ce que l'on appelait "l'école ménagère", non loin de la place de l'église. Certaines élèves audacieuses allaient y acheter des bonbons ! Lui aussi revenait sur les traces de son passé et de celui de ses parents à Callenelle. Je ne sais pas si je dispose encore de nos échanges. (J'ai changé plusieurs fois d'ordinateur) ( ... 2025 ...Hélas, je ne les ai plus ! ) 

Dans l'attente de futurs échanges, je vous adresse Raymond ! mes meilleures salutations. Colette

24 janvier 2019 de Raymond Bulion

Bonjour, 

Suite à votre correspondance de ce 19 janvier dernier, vous pouvez intégrer mes souvenirs de pensionnaire à Wez-Velvain dans vos Mémoires. Je n'y vois aucun inconvénient.

Je me demande quelquefois quelles étaient les raisons qui motivaient les parents, à envoyer leur fille à Callenelle plutôt qu'à Wez, alors que l'éducation était certainement presque la même ainsi que le prix de le pension. Wez est plus proche de Lille que Callenelle, mais à Callenelle il y avait la gare qui desservait très bien Lille via Tournai.

J'ai connu vers 1970, un Guy Pattin qui demeurait à l'épicerie faisant le coin. Actuellement la maison est en ruine, depuis plus d'une vingtaine d'années. 

Callenelle est devenu décevant vers 1980. Le village a été saccagé par des imbéciles qui ont rasé la gare et bouleversé le village. Les Religieuses françaises ont certainement compris que le village partait en perdition et vendirent leur domaine vers cette époque. En 1983, j'ai visité rapidement le couvent avec Henry Bataille (fils de Paul Bataille, président du conseil d'administration de la Compagnie des Ciments belges CCB) qui avait eu l'idée acheter le domaine et me nommer directeur. L'année d'après, je suis retourné au Canada, ou j'avais déjà une dizaine d'années d'expérience professionnelle. Je sentais que cette opération du couvent de Callenelle se terminerait en queue de poisson. 

J'ai aussi passé trois ans de 1954-55 à 1958 au couvent de Wasmes-Audemetz-Briffoeil (Soeurs de Notre-Dame de la Croix, dites du Murinais, près de Grenoble). Les soeurs partirent en même temps, comme à Callenelle, vers 1983. Par après, le village fut aussi tout saccagé par l'autoroute et le tgv. Actuellement, le bâtiment est toujours en vente et à l'abandon. D'après les dernières nouvelles, le siège de la Congrégation a quitté Murinais et s'est établi au Canada, à Saskatoon, dans le Saskatchewan (Information provenant de l'Université Saint-Paul d'Ottawa)

Mais les évènements de la vie ont fait qu'à Montréal je suis entré en relation avec les Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph ou j'ai appris qrâce à elles beaucoup de choses. Que ce soit à Wez, Wasmes ou Montréal, j'ai toujours été bien reçu par les soeurs et senti bien à l'aise.  

Voici une autre anecdote. Il s'agit de l'hostie qui tombe à terre lors de la communion.  Lors de la messe quotidienne du matin nous devions aller communier. Dans la chapelle, le groupe des garçons était en avant, le groupe des filles en arrière et les religieuses assises dans des stalles sur les côtés. Il est arrivé au moins trois fois que l'hostie tombe à terre lors de la communion. A ce moment là, grand émoi, tout s'arrêtait. L'aumônier (Charles Desonniaux) retournait à l'autel et finissait la messe, mais tout le monde devait rester pour assister à la cérémonie du ramassage de l'hostie tombée à terre. Cette cérémonie durait assez longtemps.. une vingtaine de minutes : prières, sortes d'incantations, aspersion d'eau bénite,  ramassage de l'hostie, re-prières, et je crois un calice spécial pour mettre l'hostie, dont l'aumônier allait remette au tabernacle. Cette cérémonie se faisait face à l'assemblée dans le plus strict silence et le plus profond respect.  C'est peut-être vers cette époque 1961-63, que nous, enfants de chœur, devions prendre un plateau d'argent que nous mettions sous le menton des communiants(es).

Or, cette cérémonie, qui durait environ une vingtaine de minutes, faisait que nous commencions à déjeuner vers 8h15 au lieu de vers 8 h. Vers 8h20  madame Acilion et mademoiselle Elisabeth arrivaient pour les cours : c'étaient deux institutrices laïques venant de l'extérieur. 

Elles s'interrogeaient du pourquoi nous étions encore en train de déjeuner ! Je me souviens qu'on leur disait, dans le plus grand apitoiement et tristesse, une sorte de phrase comme  : "La sainte hostie est tombée à terre et il a fallu ramasser Notre Seigneur". Tout le monde au réfectoire restait stupéfait et personne n'aurait eu l'idée de rire ni de sourire. Tout ceci se passait vers 1960-62.

J'ai décris ce souvenir à un ancien séminariste et il m'a répondu : "Vous décrivez là exactement ce que j'ai connu aussi". Bref, ceci est évidemment un bon souvenir. Raymond Bulion

Mars 2019    Pont de Callenelle en 2019 de Raymond Bulion

Bonjour Colette, 

J'envoie par ce courrier une photo de l'endroit actuel ou se trouvait l'ancien pont-levis de Callenelle (à comparer avec les deux photos que vous m'avez envoyées récemment). 

J'ai encore beaucoup de souvenirs de ma pension chez les sœurs (les excursions, les punitions, les maladies avec la phobie des sœurs pour les appendices, les processions, les promenades dans les rues du village, les séances de cinéma des mercredi et dimanche après-midi, etc). 

Bref, j'imagine que vous en avez aussi beaucoup. Peut-être demander à vos anciennes amies de les écrire. Ce serait vraiment très intéressant de comparer ces souvenirs d'internat des années 58-63.

Mon père avait aussi été chez les sœurs en 1939-1942. Il m'a laissé des documents et des souvenirs. Il n'y a pas si longtemps il ressassait tous ses souvenirs de pension à Wez. Il a connu l'époque ou les Allemands occupaient le Juvénat et faisaient le désespoir des religieuses qui voyaient monter les Allemands avec leurs bottes souillées dans le bel escalier ciré.  

Bien cordialement, Raymond

Ici s'arrête notre correspondance ( judicieusement préservée !), mais je ne retrouve pas les photos envoyées par Raymond.

 13 février 2025  de Jacques  Errembault du Maisnil, petit frère de Françoise, citée dans "Mémoires d'une pensionnaire"

Je m’appelle Jacques Errembault du Maisnil. Je suis moi-même un ancien habitant de Brasménil pendant ma jeunesse et j’y ai encore des attaches bien qu’habitant à Bruxelles.

Je reprends votre texte :

« Fait exceptionnel trois garçons ont été admis dans notre classe, Stéphane et Pierre Allard., enfants de Callenelle, les fils du médecin, je crois bien. Et un petit Jacques du Maisnil, si mes souvenirs sont bons. Ils sont externes ; un peu intimidés, ils ont le nez dans leur cahier, mais s’intègrent bien pendant la récréation de dix heures ; (à l’occasion ils sont enfants de chœur).
L’année débute normalement, nous formons de belles lettres avec des pleins et des déliés selon que l’on monte ou redescend la plume, il ne faut pas dépasser certaines lignes, je suis très appliquée, nous le sommes toutes. Le stylo à bille n’existe pas encore. »

Cela m’a beaucoup amusé et ému de relire tout cela car je suis le « petit Jacques du Maisnil ». J’avais 6 ans et effectivement (en 1953), il y avait aussi parmi toutes les petites filles et ces 2 autres garçons. Je me souviens de Mademoiselle Axelle (de Pélichy) qui s’occupait de nous, on apprenait à lire, écrire et compter mais pour le reste, c’est très loin. A part l’apprentissage de l’écriture avec des « pleins et des déliés à la plume Ballon ou Sergent-major » Il devait bien y avoir une religieuse qui venait en classe, mais je ne sais plus qui, pour nous parler de l’histoire sainte. Suis-je resté 1 an et demi ou 2 ans, c’est difficile à dire car à 7 ans en 1955 j’ai quitté Callenelle, pour continuer l’école au Juvénat des Dames de Saint Charles à Wez Velvain (où il y avait aussi pas mal de Français qui envoyaient leu enfants dans une école catholique) jusqu’en 1958 puis au Collège de Kain près de Tournai, et enfin à l’unif à Mons.

Aujourd’hui, je vais bientôt atteindre 77 ans et j’ai la chance de bien me porter et d’encore avoir pas mal d’activités ; Etant belge, bien que de mère française du midi (côté Marseille et Toulon) je suis resté toute ma vie en Belgique. J’habitais à l’époque chez mes parents au château de Brasménil.

Ce m’est évidemment impossible de me souvenir précisément des petites filles que j’ai côtoyées à cette époque dans un temps très court, mais le contenu LE CHÂTEAU DE CALLENELLE en 2025

m’a beaucoup parlé, car je revois beaucoup de choses vues quand j’étais petit et aussi le réfectoire où si je me souviens bien, quand j’y prenais le repas de midi, il y avait des lectures de la bible ou de l’histoire sainte comme on disait à l’époque ; Il y avait aussi les ventes de charité, un dimanche à la belle saison, avec quelques jeux de pêche et autres activités récréatives, vous en souvenez-vous ?

La chapelle dont je me souviens aussi et les dames de Saint Maur, Madame Saint Augustin, Madame Sainte Claire, Madame Sainte Cécile … et aussi quelques sœurs converses Italiennes dont j’ai oublié les noms. Ma grande sœur Françoise qui avait été élève juste après la guerre (elle avait 16 ans de plus que moi, je suis le plus jeune de toute ma fratrie de 6 enfants) avait passé toutes ses années d’humanités à Callenelle connaissait bien toutes ses « Dames » et sœurs et c’est suite à cela qu’elle avait fait l’académie des beaux-arts à Tournai et a même un peu enseigné le dessin au pensionnat (mais pas longtemps. Peut-être est ce pour cela que j’avais été admis quelques temps à suivre les premières classes de primaires, je ne sais. Malheureusement elle est décédée il y a presque 3 ans à l’âge de 89 ans, et je ne lui ai jamais posé la question, mais elle est encore allée assez régulièrement à des réunions d’anciennes de sa classe à Lille jusqu’il n’y a pas si longtemps.

En ce qui concerne les deux autres garçons, je n’ai plus jamais eu de contact avec eux et je ne sais pas ce qu’ils sont devenus.

Voilà, quelques petits souvenirs partagés.

Et Merci d’avoir pu ressentir toute cette ambiance de cette partie de notre tendre jeunesse, que j’avais profondément oubliée.


Votre lettre me touche énormément, vous me rappelez Melle Axelle de Pélichy, j'avais oublié son nom. J'ai 79 ans, donc deux de plus que vous et peut-être davantage de souvenirs. Il est possible que je vous ai tenu par la main, qui sait ? même si nos déplacements se faisaient le plus souvent les bras croisés, en rangs serrés. La religieuse responsable de notre classe rose était Mme Ste Cécile. Comme vous l'avez probablement lu, nous aimions beaucoup la Supérieure Mme St Alfred.
...Ah oui, vous vous souvenez des lectures au réfectoire, à notre âge, on n'y comprenait rien ! Il fallait garder le silence (sauf le dimanche mais vous deviez être chez vous, probablement ) et surtout ne pas faire tomber sa timbale ou son couvert. Vos souvenirs de la vente de charité sont les mêmes que les miens, que les nôtres, c'était une véritable fête, quelle liberté ce jour-là !
Les petites sœurs italiennes étaient adorables de gentillesse : la toute petite Sœur Eulalie toujours souriante à l'entrée du réfectoire. Voyez sur la photo des religieuses, elle est debout, à peine plus grande que sa voisine assise. Et puis Sœur Cécile l'infirmière...et tant d'autres à l'œuvre dans leurs humbles tâches ... Colette

Comme supérieure que j’ai connue, j’ai un très vague souvenir de Madame Saint Georges. Ma sœur parlait plutôt de Madame Saint Alfred, mais moi, cela ne me dit plus rien. Ma sœur avait assisté à ses funérailles. Madame Ste Cécile est un nom qui me dit aussi encore quelque chose, mais je n’ai plus de souvenir précis.

Vous souveniez-vous comment les religieuses et les professeurs nous appelaient à l’époque, le prénom ou le nom de famille ? Etions-nous plusieurs classes différentes (2 ?) avec la même maitresse ? Moi, j’ai tout oublié, mais je me souviens qu’au réfectoire nous étions tous ensemble.

Bien à vous.


Pour répondre à vos interrogations, dans ces années-là, on nous appelait d'un ton sec comme ceci : " Mademoiselle Du Maisnil, (ou Melle Maquet !) ...vous avez fait tomber votre timbale. Veuillez rester debout jusqu'à la fin du repas ! Le réfectoire sera en silence (si c'était un dimanche.) 
En effet nous étions deux cours par classe. Dans notre petite classe rose, il y avait les 12es et les 11es, la jaune, les 10es et 9es etc...Toutes les classes se retrouvaient pour la récréation de 10h mois le quart, la plus courte de la matinée. En classe rose, la vôtre et la mienne, notre responsable religieuse était Mme Ste Cécile, très gentille. A l'époque la pergola n'existait pas, on se déplaçait dans un couloir très étroit, en rang serré, les plus petites devant, les bras croisés, en silence bien sûr et on allait au réfectoire tout proche.  Mme St Alfred tapait sur cette petite sonnette au cours des repas pour en assurer le bon déroulement. (J'ai retrouvé le même modèle, en souvenir!)

20 février 2025   de Raymond Bulion
Bonjour,
Je connais très bien Serge, il me rends visite. Il est garde-forestier dans le bois de Callenelle derrière votre Pensionnat. Eh oui, le temps a passé si rapidement. C'est désespérant et inexorable.. Vous m'avez vraiment re-motivé par votre message. Cela vous intéresserait-il si je vous communique de brèves biographies sur les religieuses de Callenelle inhumées à Callenelle (Une trentaine de personnes avec lieu et date de naissance, noms des père et mère, date de décès et noms en religion). Je vous prépare ensuite quelques souvenirs au sujet du Juvénat de Wez (Les punitions, promenades du mercredi, excursions à Dadizelle, Zoo d'Anvers, Blériot Plage, les séances de cinéma dont je me souviens très bien du titre des films, la mort des papes très suivis par nous à la radio).
La gymnastique était strictement interdite par les religieuses pour les garçons. J'ai une anecdote à ce sujet.
Mon père avait été aussi à Wez vers 1938-1942, et jusque récemment; chaque dimanche après-midi nous ressassions nos souvenirs chez les religieuses. Mon père avait été "Croisé", avec uniforme et je possède encore ses documents. Le but : Défendre l'Eglise catholique. 
On nous a fortement inculqué que jamais, au grand jamais, on n'arriverait à abattre notre "Sainte Eglise Catholique Apostolique et Romaine" et si cela arriverait un jour, que cela signifierait purement et simplement la fin du monde.
Au sujet des "Petites lectures joyeuses" vous pouvez corriger mes fautes d'orthographes et laisser les fautes de frappes.
Je suis en train de terminer des ouvrages de Primo Levi, et en 1986, dans un de ceux-ci il écrit : "La civilisation occidentale est en train de descendre en enfer, avec tambours et trompettes".
J'espère de ne pas vous avoir perturbé avec tout cela.
Au revoir, bonne soirée et à bientôt,
Raymond Bulion

25 février 2025 de Serge Clicq
Bonjour Colette,
Il me semble que vous avez évoqué "un communiste" habitant en face du couvent, son nom était SAROT.
Je ne sais pas s'il était communiste, de ceux qui s'en souviennent, il était antitout et le bourgmestre avait bien des problèmes avec lui.
Jean Dubuffez se souvient qu'il y a eu un problème avec une échelle pour voir les filles, à l'école ménagère; la gendarmerie avait été appelée par les religieuses.
Passez un bon mardi.
Serge

Ah ! trop drôle cette histoire d'échelle et de communiste. Justement j'étais en train de vous écrire, pour vous tenir au courant des dernières nouvelles, nos petits bavardages sont très plaisants.
C'était Mme Ste Claire qui n'aimait pas les communistes, elle n'était pas la seule, comme vous le savez, beaucoup étaient des réfugiées  dans cette institution, fuyant leur régime politique respectif. On les comprend !
D'ailleurs, à ce propos, je vous pose une question : êtes-vous certain que Sr Romuald était italienne ? Je continue à penser qu'elle était russe et dans mon blog, je dis, peut-être ukrainienne. A l'époque, c'était un seul pays. Figurez-vous que j'ai téléphoné à une de mes chères amies, Marie-Alice Egalon ; nous étions dans la même classe que Jacques ; elle se souvient mieux que moi de cet adorable petit garçon blond, timide ; les frères Allard étaient bien plus "délurés" selon son expression. Bref, comme moi, elle a le souvenir de Soeur Romuald, de ses grandes mains puissantes, d'origine slave, peut-être polonaise, elle travaillait dans le potager aux côtés de Soeur Christine. Sr Hedwige, elle, était italienne, plus féminine, douée pour la couture malgré son surprenant strabisme. 

Je confirme que Sr Romulad était italienne, originaire du diocèse de Bergamo, entrée dans les Ordres à 14 ans. J'ai encore connu le temps où elle retournait dans sa famille et me rapportait une bouteille de liqueur infâme ! Là je suis sûr de mon coup. D'ailleurs je la taquinais très souvent en lui disant qu'elle était une brigade rouge de Aldo Moro.
Le soir elle écoutait sa "radioline" (sic) dans sa chambre pour avoir les nouvelles de l'Italie. Serge
  
6 mars 2025 de Raymond Bulion
Bonsoir Colette,
Ne vous inquiétez surtout pas. Tout va bien.
J'attends justement de la Commune de Péruwelz (2 semaines environ) quelques renseignements de l'état-civil de Callenelle en 1908 au sujet des religieuses.
Je vous parlerais des promenades, des séances de cinéma, des punitions, des élections et morts des papes (Pie XII et Jean XXIII) toujours très suivis dans le Juvénat et le Pensionnat par les sœurs.
Sur 5 ans ... uniquement deux séances de télévision ou tout le monde était rassemblé  : pour le mariage du roi Beaudouin et ensuite du prince Albert ou l'inverse, je ne sais plus.
Egalement de "Désiré", l'homme choisi et tout trouvé, pour mettre de l'ambiance musicale lors des Fancy-Fair qui se déroulaient en juin de chaque année dans la grande cour du Pensionnat.
Juvénat :  les garçons
Pensionnat : les filles
Mes souvenirs doivent revenir petit à petit.
Au sujet des Fancy-Fair, en aviez vous au Couvent de Callenelle?
Je connais l'origine ancienne des "Fancy-Fair" en Belgique. Je ne sais pas si en France et particulièrement dans la région de Lille, s'il se faisait des Fancy-Fair.
Serge a le don de remuer des vieilles affaires.
A bientôt, chère Colette, et bonne soirée.

Serge a eu la bonne idée de m'envoyer une courte vidéo sur la fête du Coq du clocher de Brasménil en 2022. Y étiez-vous ? Le coq de Brasménil





  

 


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